dimanche 30 août 2015

Triathlon HIM de Chantilly

C'est par une chaleur d'enfer que les 400 triathlètes ont disputé la 6éme édition du Half Ironman du château de Chantilly.

Le thermomètre a atteint 32°C sur la course à pied et nous a cuits juste à point.

Le test était donc sérieux pour les 6 bouygcats qui apprécient modérément ces conditions climatiques. Surtout Christophe...

Rémi, Hugues G, David, Christophe, Domenico (son baptême sur un HIM) formait l'équipe ASM BOUYGUES du jour.

Un réveil à 5h du mat pour une course dont le départ est donné à 8h, à 1h environ de chez nous, il faut être motivé. Mais - mis à part David qui a fait l'édition 2014 - nous étions des néophytes de ce triathlon de Chantilly, et très curieux de le découvrir.

1ére surprise (une bonne), le cadre est assez extraordinaire. On est dans le parc du Château, et celui-ci a vraiment de la gueule. Rémi nous fera un débriefing sur l'histoire car il a visité, lui.
Chateau de Chantilly
Autre originalité de cette organisation: c'est "so british". Le triathlon de Chantilly est la 4éme épreuve d'une série de 5 organisée par le "Castle Triathlon Series", et c'est la seule des 5 épreuves a avoir lieu en France! ce sont donc les anglais qui ont choisi la France et Chantilly comme cadre d'une des épreuves de leur Challenge. On verra que, malgré quelques couacs tonitruants, ce triathlon est tout à fait original et vaut vraiment le déplacement.

400 triathlètes au départ du HIM pour un top départ à 8h. Puis à 9h, ce sont 800 triathlètes qui prendront le départ du Distance Olympique. La formule commence vraiment à attirer du monde. Sur notre épreuve, pratiquement la moitié des engagés vient d'Angleterre (j'ai pas le chiffre exact). Normal, car beaucoup de points sont attribués aujourd'hui pour le classement du Challenge.

Christophe

Température de l'eau idéale: 20°C. Et c'est parti pour 1900m de natation dans le bassin du parc du Château!

Bousculades classiques, quelques ruades pour se débarrasser de ceux qui prennent tes jambes pour un remorqueur et au bout de 400m on prend tranquillement son rythme. Les 2 virages à 180° sont délicats à négocier, alors on fait gaffe. De retour sur la berge, voici l'ordre de passage:
  • Hugues en 35'23
  • Rémi en 37'16
  • Domenico en 37'40
  • David en 40'44
  • François en 41'21
  • Christophe en 43'31
David

Le parc à vélo est classique: les affaires sont au pied du vélo. Par contre, pas de place attitrée! on se met où on veut, en essayant d'éviter de créer un bordel. Aprés la nat, récupération du vélo, changement rapide (pour les uns, Hugues chronométré en 2'02) ou poussif (je suis chronométré en 4'26). Et c'est parti pour 90km en 2 boucles de 45km. Parcours sans difficulté majeure mais comportant de nombreux faux-plats qui se révèlent très usants à la longue. Et le 1er kilo, on le fait...sur la caillasse s'il vous plait! un chemin truffé de petits et gros cailloux qu'il faut négocier avec la plus grande prudence si l'on ne veut pas se retrouver comme ces 10 ou 20 gars sur le bas-coté en train 

1) de pester contre ces ahuris d'anglais
2) de tenter la réparation sur du matos qui ne se laisse pas faire
3) de perdre 5 à 10 minutes bêtement.

La température est toujours aussi bonne...mais çà grimpe. 22, 23, 24C° bientôt.
Ça va vite. C'est quand même assez roulant. Allez, on est souvent à 35-40km/h. Mais ce qui est ennuyeux est l'absence d'arbitres sur les motos, et du coup des paquets se forment. Ça drafte. Pourquoi n'y-a-t-il pas d'arbitre ? je répondrai que, comme pour Deauville, l'organisateur qui est une société privée a dû demander au corps arbitral d'être discret et de ne pas sanctionner. Afin de ne pas créer des dilemmes - style 50 cartons noirs et 25 rouges qui font forcément râler et pour la peine je reviendrai plus ici! 
Donc des pelotons roulent à allure élevée, et au final des moyennes flatteuses. Sans le faire roue-dans-roue, il suffit d'être en paquet pour profiter de l'aspiration.

Temps de nos bouygcats:
  • Rémi 2h28'58
  • Hugues 2h31'15
  • François 2h38'05
  • Christophe 2h39'45
  • David 2h40'33
  • Domenico 2h53'24
A l'entrée du parc à vélo (en repassant par les cailloux).

Hugues précède donc encore de peu Rémi. Par contre l'écart est creusé avec les 4 autres compères qui arrivent quasi-groupés au parc! là, on peut en reparler, mais il est probable que cette émulation de 4 cyclistes de la même équipe nous ait fait accélérer sur le vélo, et du coup joué un vilain tour pour la partie restante....la course à pied sous le cagnard!

Hugues
Notons que la circulation n'était pas du tout arrêtée pendant que nous pédalions. Nous avons dû faire avec les voitures à nos cotés. Mauvais point pour l'orga! Christophe et moi, on s'est même fait arrêtés par un flic à un carrefour pour faire passer la circulation! jamais vu çà! 
François
Mais finalement le parcours vélo était assez sympa, quoique peut mieux faire.
Au stop T2, çà y est, le cagnard est installé, le soleil est de plomb, David me glisse "çà va être le coup de bambou". Je ne me sens vraiment pas bien du tout. En fait, la défaillance m'est tombée dessus sur la fin du parcours vélo. Les 15 derniers kilos furent pénibles. Je regrette d'avoir oublié (encore) mes pastilles de sel. En plus, je sens que les crampes envahissent mes jambes. Et au bout d'un kilomètre à pied, les crampes me bloquent aux 2 quadriceps en même temps! je refais le coup de Deauville et Vichy 2014, je tombe raide par terre cisaillé sur les 2 avant-bras. 2 jeunes femmes s'occuperont de me remettre d’aplomb en 3 minutes. Lucy et Alexia étaient pil-poil au bon endroit au bon moment !

On se relève, on trottine, on y croit. On n'abandonne pas comme çà un triathlon. Mais la suite sera chaude, fumante, éprouvante, longue, décevante. En plus, les ravitos sont justes, très justes, insuffisants. Je chipe au passage une bouteille de 1.5L à un ravito que je porterai avec moi sur les 20 derniers kilomètres. Finir la course est à ce prix.
Derrière, c'est la galère pour David, Domenico et Christophe. Mais ils finiront, et c'est remarquable dans ces conditions.

Et devant ?
Rémi refait son festival de Deauville où il avait signé un temps canon sur les 21 kilos en 1h29'. Là, compte-tenu de la chaleur, son temps de 1h38' est tout à fait exceptionnel. Rémi finit 16éme au scratch  en 4h48'30 ! pour mémoire, il était 46éme sur le HIM Deauville (1000 triathlètes au départ).
Rémi
Hugues s'est superbement bien défendu: 1h50' sur les 21 km, et 5h01'23 au final, 39éme au scratch!  

Je finis 102éme au scratch en 5h29'52 pour un semi-marat en 2h03'....aie aie aie....
David en 5h49'56 améliore son temps de 2014 (5h56'). 166éme au scratch. Juste devant Domenico 5h51'48 176 au scratch. Beau résultat pour eux: David en a fini avec ses problèmes d'alux valgus après 2 opérations en mai et juin, et Domenico arrive sur les longues distances avec succès.
Domenico

Enfin, nous l'espérions, Christophe franchit la ligne d'arrivée en 6h22'56 après l'exercice qu'il déteste le plus au monde: finir un triathlon sous la chaleur.

BRAVO aux 6 bouygcats qui prouvent qu'au sein du club, quand on prend un départ, on sait finit la course.

La médaille du Finisher, puis les lots (sac à dos, tee-shirt et grande serviette microfibre) et enfin un somptueux buffet d'arrivée sont autant de bonnes surprises qui nous attendent. Sans compter le massage réparateur!

Le Triathlon de Chantilly est vraiment à découvrir, malgré ses gros défauts. Je suis conquis par l'épreuve. A cocher sur vos agendas pour l'an prochain!

VIVE LE TRIATHLON


François Apicella

dimanche 23 août 2015

Ironman Cophenhague

Mardi, démontage du vélo pour le ranger dans la valise, ça parait simple comme ça : démontage de la potence et des pédales. Un simple de jeu de puzzle et hop tout rentre dedans.

Arrivée jeudi sur place, j’essaie de remonter mon vélo avant de partir retiré le dossard. Ca ne devait pas être compliqué, mais rien ne se passe comme prévu. Je me retrouve avec un jeu de 5mm entre la fourche et la potence ?! Panique à bord, j’appelle un ami pour m’aider, au secours, je fais quoi ?! C’est pas grave, tu enlèves la fourche du cadre, tu reclipses les roulements, remets les entretoises puis la potence. Ouf, tout s’est remis à sa place…

L’hôtel est dans un quartier de fêtards, impossible de dormir le jeudi soir.

Vendredi, je pars repérer le début du parcours vélo. C’est la galère, les pistes cyclables avec des feux tous les 5m, des vélos partout, c’est stressant. Je vais jusqu’à la mer puis je reviens. L’après-midi, je pars nager dans le bras de mer. L’eau est pas froide, mais elle est salée, beurk ! La distance parcourue est indiquée sur chaque pont, 3800m ça parait énorme. Il est temps d’aller dans l’eau avant de se poser trop de question, un aller-retour jusqu’au 1er pont. Pas de bonnes sensations, ça me rassure pas vraiment sur ce qui m’attend…

2eme nuit, on ne dort toujours pas

Samedi, dépôt des vélos et des sacs de transition en début d’après-midi. L’avantage c’est qu’on dépose tout dans l’aire de transition T1 et le sac T2, c’est l’organisation qui le transportera. Direction l’hôtel pour se reposer

Samedi soir, pas un bruit dans la rue, c’est super calme. Réveil à 4h, super bien dormie, en forme et envie de prendre le départ ! Pas de stress, c’est bien la 1ere fois le matin d’une course, j’y vais avec le seul objectif de finir et vivre une nouvelle expérience.

Arrivée à 5h30 au parc, c’est encore calme, le soleil qui commence à se lever. Tout le monde regonfle les pneus, dépose ses sacs de ravito perso. Je dépose le mien pour le vélo, un sandwich à mi-parcours qui m’attendra. On se prépare doucement, le parc commence à grouiller de concurrent partout. Un ami me briefe sur l’échauffement à sec pour la natation, il faut « faire chauffer tes poumons ».

7h20, on nous appelle pour se mettre dans le SAS de départ, toujours pas de stress, je suis contente d’être là et profite de l’ambiance. 7h30, c’est parti ! L’échauffement aura été très utile, j’ai pas l’impression de mourir dans l’eau, j’arrive à respirer en 3 temps. L’impression de retrouver les mêmes sensations qu’en piscine, les algues défilent sous mes yeux, tant que j’avance, c’est le principal. Au 500m, je retrouve un bonnet vert, parti 20min avant moi ! Oula, bon courage. Les 1000m approchent, je sens que la vague partie après moi va bientôt me rattraper… Je passe le 2ème pont, 1100m, toujours pas rattrapé, youhou ! Jusque-là le courant était favorable, on fait demi-tour, et courant défavorable maintenant. La vague partie après moi va me rattraper peu de temps après, la machine à laver passe, je bois la tasse à plusieurs reprises, beurk ! Je rattrape de nouveau des bonnets, des oranges cette fois-ci, parti 10min avant moi, c’est bon pour le moral ! 3ème et dernier pont, c’est le plus compliqué, c’est étroit pour passer, je bois de nouveau la tasse… Demi-tour et direction le parc. Il reste encore 800m, mais dans ma tête je suis déjà sortie de l’eau. Finalement pas vu le temps passé, pas réussi à prendre de pied mais c’est pas grave, je sors vivante et c’est le principal.  J’ai pris plaisir dans l’eau, je regarde mon chrono, 1h27, un moral au top, pourtant 4000m affichée à la montre.

Je prends mon sac de transition et je me change. Je retrouve mon vélo et c’est parti pour une longue balade. Le départ n’est pas terrible, la route est étroite. Entre les avions de chasse sur la gauche et les tortues à droite, j’ai du mal à me frayer un chemin. On m’avait vendu un vent de dos sur le départ et de face sur la fin. Je vais vite comprendre que ce n’est pas le cas, un méchant vent de côté souffle, j’arrive pas à tenir mon vélo par moment et me fait déporter… 

Pauline
La partie le long de la mer va être compliquée ! Cette portion est plate, le paysage est sympa, par contre je me fais doubler par tout le monde… Tant pis, je me laisse pas déconcentrer et respecte mes allures. On quitte la mer pour aller dans la campagne, ça va être une autre histoire, que des toboggans vent de face. Ils sont trop petits pour prendre de l’élan dans les descentes, toujours obligée de forcer sur la partie montante. Ca casse les jambes, c’est une horreur, je surveille le capteur de puissance pour pas me griller. On rejoint une grande route, toujours des toboggans vent de face mais ils sont plus grands. 

3ème ravitaillement en haut d’un toboggan, une super ambiance. Avec l’effervescence présente, j’ai oublié de récupérer mon sandwich :’(. Marre de manger des barres/gels et avoir bu la tasse en natation, avec l’eau salée, ça m’a complètement desséchée, je passe mon temps à boire… Un bidon tous les 30km. Encore 20km avant le 2eme tour. On arrive sur copenhague, des zones pavées en faux plats montant vent de face. Purée, mais il peut pas nous lâcher 2min ce vent… Direction à gauche pour le 2ème tour. Miracle, le vent à changer de sens, vent de dos, enfin !! On retrouvera le vent de face sur les toboggans… La plupart de ceux qui m’ont doublé au début, je les retrouverai sur la 2ème boucle. Contente d’avoir respectée mes allures (tout fait au capteur de puissance), il me reste des jambes pour la suite. Vivement T2, j’en peux plus du vent.

Je laisse mon vélo à un bénévole, prends mon sac et c’est parti pour le marathon, avec l’espoir qu’on aura pas de vent ! Je commence à courir et me rend compte que j’ai trop bu à vélo, ahhh il est où le 1er ravito, faut que je m’arrête… Au moins, je me dis que je ne suis pas déshydratée. Une boucle de 10km à parcourir 4 fois, des longues lignes droites, des ponts à passer, des pavés et toujours ce foutu vent. Le 1er tour ça va. Le 2eme un peu plus dur et à un ravito, un bénévole qui m’arrose, ah non surtout pas… trop tard, les pieds trempés, alors que je n’avais pas encore d’ampoules… Le 3ème faut que je m’arrête encore, trop bu… et les ampoules qui commencent à exploser les unes après les autres. Le 4ème tour dur psychologiquement, tous les concurrents autour de moi marchent, les bénévoles commencent à ranger les ravito, et les ampoules qui brulent. Je récupère le chouchou du 4ème tour, c’est à ce moment que je réalise que je vais terminer, 4km avant de franchir la ligne d’arrivée ! Cette fois, j’ai le droit de prendre la direction de la ligne d’arrivée, les derniers 100m tout simplement magique, du monde partout, le speaker qui annonce mon nom, l’émotion de la fin de la course et la concrétisation des 6 mois de préparation. J’ai du mal à réaliser que j’ai réussi à finir.

12h35: 1h27 en Natation (3800m) - 5h58' en Vélo (180km) - 4h56 en CàP (42km).

Miss Pauline "Ironwoman"
Une journée avec des hauts et des bas à gérer mais une journée incroyable à l’arrivée ! Je ne l’oublierai pas, encore sur mon ptit nuage et du mal à réaliser ce qui m’est arrivé. Une natation mieux que ce que j’avais imaginé, la partie vélo comme je le souhaitais et la course à pied, je savais que j’allais souffrir.

J’ai re-signé pour l’année prochaine, rendez-vous le 03 juillet à Francfort. Avant cela, je profite et un peu de repos.


Pauline Ricord